[Parlons parfums] Les Fifi Awards France 2012





Pourrait-on rêver plus belle manière de "revenir aux affaires", que de participer aux Fifi Awards, les "Oscars du parfum"?

Vous aurez certainement déjà pu découvrir les gagnants chez mes confrères-et-sœurs blogueurs participant au jury des experts. Le palmarès complet est détaillé chez Thierry d'Olfactorum, plus brièvement chez Octavian de 1000 Fragrances, tandis que Denyse de Grain de Musc et Nicolas de Parfums, Tendances & Inspirations lèvent le voile sur les coulisses du vote dudit prix des experts, qui a couronné la jolie Orange Sanguine d’Atelier Cologne. Après La Treizième Heure en 2010 et Like This en 2011, des parfums culottés, segmentants et d'une trempe rare, le virage en a surpris plus d'un... Au niveau de la grande distribution, Elie Saab le parfum côté féminin et l'intéressant Kokorico de Jean-Paul Gaultier côté masculin raflent largement la mise.

Cette édition 2012 marquait le vingtième anniversaire des Fifi Awards, d'où la remise d'un prix exceptionnel: lors de la soirée de gala, les invités ont voté en direct pour le meilleur masculin et le meilleur féminin parmi les lauréats (grande distribution) des éditions 1993 - 2011. Et ce prix-surprise m'a particulièrement interpellée. Sur quelles bases identifier un nouveau classique? Fallait-il retenir le critère de la popularité sur le moment, ou plutôt la durabilité? Une forme olfactive nouvelle, ou une élégance sobre et juste?


Ces questions en tête, j'ai papillonné parmi les cloches de verre, ressentant les différents candidats d'une narine neuve, pour ainsi dire. Quelques récentes concoctions cariogènes ont vite pu être balayées. D'autres parfums, beaux en leur temps, et qui m'avaient laissé un excellent souvenir, paraissent avec le recul déjà bien datés. D'autres encore me laissent dubitative: de belles compositions, ciselées, et conformes à la règle d'or de Guy Robert – "Un parfum doit avant tout sentir bon!" – mais auxquels il manque, à mon goût, ce je-ne-sais-quoi, cette personnalité qui vous font tomber sous le charme...

Après bien des hésitations, j'ai fini par arrêter mon choix sur Le Mâle de Jean-Paul Gaultier côté masculin: un immense succès, une forme olfactive immédiatement identifiable, mi-rétro mi-actuel avec son avalanche de muscs blancs, une cohérence totale entre le parfum, le flacon et l'image. C'est finalement mon n°2, Terre d'Hermès, qui l'a emporté. Composition impeccable, belles matières, élégance parfaite: on sent bien, effectivement, le futur classique.

Rayon féminins: L'Eau d'Issey était peut-être le plus archétypal, mais je m'attendais à voir gagner l'omniprésent J'Adore, au succès si durable. J'avais pour ma part voté pour le tendre Flower de Kenzo: identité olfactive forte, visuel devenu emblématique, et ce clin d’œil au Royal Bain de Caron.... mais c'est Narciso Rodriguez for Her qui a été élu. Un beau parfum, assurément.

En tout cas, une chose est sûre: alors qu'une certaine tendance dans l'industrie veut encore que l'on produise du parfum "jetable", éditions éphémères destinées à être vite écoulées puis vite oubliées, il est bon de rappeler que les vrais grands parfums peuvent vivre des décennies, et continuer à plaire encore et toujours même après des années.



Images: site de la Fragrance Foundation France
 

3 commentaires:

parfumerie a dit…

Autant le choix du parfum masculin paraît logique en l'élégant Terre d'Hermès, autant le choix féminin me paraît surprenant. Non pas qu'il s'agisse du choix de la qualité reconnue, mais il s'agit quand même d'un parfum plus confidentiel qui n'a pas rencontré un succès extraordinaire auprès du grand public, peut être également n'a t-il pas eu les moyens financiers d'une grande société pour se faire mieux vendre.
Ce prestigieux prix sera peut être un moyen de lui redonner un second souffle.

JulienFromDijon a dit…

Puissiez-vous refaire des billets sur vos nouveaux coups de coeur olfactif!

J'imagine que le plus beau dans les Fifi awards, ce sont les rencontres qu'on peut faire quand on y juré. Chaque amoureux des parfums a un chemin personnel dans le parfum si propre à lui, et cet art a des racines et des inspirations si vastes, cela doit donner des personnalités avec des conversations passionnantes.

Autrement, à sauver à travers cette pluie de médaille en chocolat, il y a le prix des connaisseurs. Cependant, ce nouvel age d'or que connait la parfumerie dans les marques confidentiel se traduit par beaucoup de sorties. Dure pour les connaisseurs de focaliser leurs louanges envers les mêmes flacons, dans cette profusion.
Avec pour résultat de diluer le poids de ce prix des connaisseurs. Les Fifi ont peut-être anesthésié leur seule récompense qui a du sens?
Demeure, qu'en 3 ans, ce prix des connaisseurs porte haut les couleurs du parfum, rien à redire.

Remettre du sens dans cette profusion devient un job à plein temps. Blog?

Anonyme a dit…

Pour les FIFI Awards 2012
Elie Saab le parfum était mérité mais s'il vous plait rendons à césar ce qui est à césar
le créateur le nez c'est Francis Kurkdjian
et Terre d'hermès Jean-claude Ellena
tout cela figure dans le roman du parfum de Pascal Marmet
publié aux éditions Du rocher