[Avis] Un Jardin Après la Mousson - Hermès


Voici le nouveau venu dans la très belle et très populaire série des Jardins d'Hermès, commencée en 2003 avec Un Jardin en Méditerranée et poursuivie en 2005 avec Un Jardin sur le Nil.

Cette fois, c'est en Inde, dans l'état méridional du Kérala, plus précisément, que J.-C. Ellena, parfumeur maison d'Hermès, a puisé son inspiration: Un Jardin Après la Mousson se veut capturer l'odeur de la nature renaissant après la saison des pluies...


Composition: cardamome, coriandre, poivre, gingembre et fleur de gingembre, accord vétiver.

Au tout début s'élève une touche fugace d'écorce de citron vert, soulignée d'épices, le poivre noir étant de loin le plus manifeste.
Il est mêlé dès le départ à une puissante note, aqueuse et verte, de melon Galia, qui rappelle de près la même dominante dans la version eau de parfum de Cristalle de Chanel.

Ce melon vert prend de l'amplitude, toujours saupoudré de poivre, et finit par dominer le cœur de la fragrance. Ceux qui fuient comme la peste les notes fruitées, par crainte de l'effet "salade de fruits synthétiques hyper-sucrée" présente dans tellement de jus populaires ces derniers temps, n'ont aucun souci à se faire: l'ingrédient, ici, est effectivement sucré, mais sans excès; il donne avant tout l'impression d'être gorgé d'eau. La facette citronnée d'un gingembre discret vient rappeller le citron vert du départ, tandis que la facette poivrée du rhizome fait écho aux épices.

Tandis qu'après plusieurs heures, le melon s'éclipse sur la pointe des pieds, emportant avec lui les dernières traces sucrées, le gingembre se prolonge, progressivement rejoint par une note de vétiver particulièrement pure, limpide et mesurée, qui occupe finalement le premier plan des notes de fond. Bien que la fragrance soit parfaitement mixte, cette tonalité vétiver-gingembre la pousse un tout petit peu plus du côté "traditionnellement masculin" que les deux autres Jardins.


Ceux qui espéraient y trouver l'Inde en bouteille seront déçus: ce Jardin Après la Mousson me rappelle autant le sous-continent que le Jardin sur le Nil m'évoquait l'Egypte - à savoir, peu. Mais l'objectif n'était pas du tout, ici, de représenter une Inde d'Épinal ou de broder sur le thème du marché aux épices: ce troisième Jardin s'inscrit bien dans la lignée des deux autres. Comme eux, c'est un parfum-aquarelle, tout en transparence, c'est une épure caractéristique du style limpide de J.-C. Ellena, dans lequel chaque touche, si délicate soit-elle, est significative. Et il garde sa propre personnalité par rapport à ses aînés: l'air de famille à dominante aqueuse et verte, ce portrait olfactif d'une Nature humide, est bien présent, mais ce Jardin Après la Mousson se distingue par ses notes un peu plus piquantes et par la légère amertume de son fini vétiver.

Parfum d'été par excellence, il partage avec les deux autres Jardins l'effet de fraîcheur désaltérante d'une rasade de citron pressé un jour de canicule... et, eau de toilette comme eux, il en partage aussi la tenue moyenne.
A titre purement personnel, c'est peut-être celui des trois que j'aime le moins, simplement parce que je raffole des notes de figuier et de mangue verte, respectivement, de ses aînés... mais les amoureux de la série des Jardins d'Hermès - et ils sont très nombreux - ne seront en tout cas pas déçus.


Maison: Hermès
Créateur: Jean-Claude Ellena
Année de création: 2008
Famille: vert-boisé
Disponible en eau de toilette, vapo 100 ml (87 EUR) et eau d'abondance vapo 200 ml (91 EUR), en parfumerie. Une gamme de produits coordonnés est disponible.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

longue vie à Hermès j'adore ce parfum