རྫོང་ཁ་
Prenez un grand voyageur avide de découvertes, d'exploration, fasciné par l'Himalaya. Doublez-le d'un passionné d'art, surtout primitif. Et confiez-lui la création d'un parfum-voyage, le souvenir olfactif de la Terre du Dragon-Tonnerre, ce fameux royaume bouddhiste qui mesure non pas ses richesses, mais son Bonheur National Brut... Bertrand Duchaufour et le Bhoutan: de cette rencontre est né Dzongkha.
Que souffle donc ce vent presque-tibétain? Dame, de l'encens, pardi. Un bel encens léger, sec et translucide, presque minéral, qui s'élève à travers un bref crépitement de cardamome en tête, puis s'enroule autour d'un cœur de vétiver discret mouillé d'un thé noir très présent.
Le trio thé-encens-vétiver se prolonge sur la durée, rejoint bientôt par une note d'iris qui, s'il est soutenu, ne se fait ni trop racinaire, ni au contraire trop poudré: c'est sans remous qu'il entrelace ses filaments de mercure dans la trame de la composition. Curieusement, si l'effet "carotte" de l'iris est absent, Dzongkha évoque malgré tout, de loin, le végétal, voire le... légume. Il y aurait là, à mon nez, comme de petits relents de piment cru coupé, voire de poivron rouge, accords déjà présents dans des compositions antérieures de Bertrand. Et l'on croirait même percevoir un souvenir de l'humus d'où ils sont nés, dans des tonalités de brun moyen, sans chaleur.
Une chose est sûre, le dépaysement promis est au rendez-vous... mais sans tapage aucun.
Une chose est sûre, le dépaysement promis est au rendez-vous... mais sans tapage aucun.
C'est que Dzongkha est avant tout un parfum clair, aéré, sobre. Ni la petite pincée d'épices, ni les légers accents de cuir qui arrondissent le cœur ne viennent altérer l'impression de pureté presque éthérée de la composition. Dzongkha respire le calme, et son étrangeté réelle – à l'exception peut-être de son fond boisé-musqué plus classique – n'a rien d'inquiétant. À cette construction que l'on devine complexe, à ces mariages si inhabituels, le parfumeur a réussi à donner les apparences d'une évidence toute simple... sans toutefois donner la clé qui permette de la comprendre. Et pendant le (bien trop bref) moment où le parfum vous entoure, l'on se prend à chercher plus d'une fois le sens de cette ébauche de sourire, paisiblement énigmatique.
L'Artisan solde cet hiver les flacons de 50 ml, qui vont disparaître (les 100 ml resteront dans la gamme). Une belle occasion pour découvrir un parfum réellement atypique...
L'Artisan solde cet hiver les flacons de 50 ml, qui vont disparaître (les 100 ml resteront dans la gamme). Une belle occasion pour découvrir un parfum réellement atypique...
Notes de tête: pivoine, cardamome, litchi Notes de cœur: thé au lait, encens, cèdre, vétiver, notes épicées Notes de fond: papyrus indien, iris, cuir |
Maison: L'Artisan Parfumeur Créateur: Bertrand Duchaufour Année de création: 2006 Famille: boisé
Disponible en Eau de Toilette, vapo 50ml (soldé à 35 EUR, jusqu'à la fin des soldes et/ou épuisement des stocks) et 100 ml (95 EUR). En points de vente sélectionnés ou en ligne, notamment sur le site de la maison.
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[impression personnelle] tenue --- sillage +--
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Image: flacon 100ml (via La gardenia nell'occhiello).
1 commentaire:
Ah ! J'avais beeeeeaaaaauuuuucoup de mal avec celui ci au début ! Principalement parce que je le testais sur poignet, nez-contre-peau, et que l'encens était donc ensevelit sous une montagne de thé noir et de cuir. Il faut le porter "pour de vrai", dans le cou, pour qu'il s'aère et déploie ses ondes de zen-attitude. On perçoit alors l'encens beaucoup mieux, ainsi qu'une drôle - mais agréable - note "riz basmati"... Qui est sans doute un side-effect du thé, en fait. Bref le tout est une charmante et mémorable brume grise, minérale, statique que je considère mentalement comme le pendant masculin de Flower de Kenzo.
Phoebus
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