[Parlons parfums] Scents That Sing "Spring!"





To any English-speaker stumbling upon these pages: howdy!
As you have no doubt noticed, this blog is a) obviously devoted to fragrance, and b) entirely en français. But fear not! For your reading convenience, I have added a handy-dandy Google Translate widget in the sidebar on the right. It should give you a gist of what's being said here, plus, in all likelihood, much puzzlement and quite a few belly laughs. We human translators still need a job, after all. Rest assured that the French text actually makes sense. Well, most of the time, anyway.
Without further ado, here is my Gallic take ("un peu de merde, s'il vous plaît!") on this lovely topic.


Les francophones sont toujours là? Ci-après, ma participation à un projet bloguesque commun, majoritairement anglophone, sur "les parfums qui chantent le printemps".



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Frémissement de la nature qui commence à secouer les frimas de l'hiver pour s'éveiller, timidement d'abord, triomphalement ensuite, il y a dans ce joli printemps une atmosphère qui peut être merveilleusement traduite en parfums. C'est la saison par excellence des délicates senteurs florales, qui s'épanouissent dans une température encore fraîche, ponctuée de giboulées et éclairée de lumineux rayons de soleil...




Le printemps en flacon?

Certains choix sont tellement évidents que les citer à nouveau prend des allures de lapalissade. Pour le muguet du mai, le joyeux Diorissimo de Dior, créé par Edmond Roudnitska en 1955-56, reste la référence. Sa formulation actuelle est désolante par rapport à l'original, mais pour qui ne l'a pas connu en son pristin état, ces jolies clochettes dansantes sont toujours un vrai plaisir à porter.

Vous aimez le parfum si caractéristique des grandes grappes odorantes du lilas? Olivia Giacobetti en a proposé une touchante interprétation pour Frédéric Malle dans En Passant: la poétique senteur impressionniste d'un lilas blanc battu par le vent, encore nimbé de gouttelettes de pluie.

Si vous préférez une peinture d'ensemble, deux choix s'imposent: le merveilleux Après l'Ondée de Guerlain serait février, les premiers frémissements du printemps, ses douces notes florales violette-iris commençant à poindre, timides, sous le dernier givre de l'hiver.

Mais pour le printemps qui bat son plein, c'est chez Jean Patou qu'il faut aller: feu Vacances, sorti en 1936, était la plus parfaite incarnation olfactive qui soit de la saison. Vacances est un ravissement de fleuri vert, une brise jeune et tendre, toute simple, où de jolies jacinthes poussent au pied d'un grand lilas embaumé. Un souffle de mimosa arrive d'un peu plus loin, tandis que la verdeur vivifiante du galbanum se mêle à la senteur des premières herbes coupées de l'année... Vacances était un bijou, un trésor d'insouciance et de tendresse, et rien ne s'en approche vraiment, hélas, sur le marché actuel. Pas étonnant que les rares flacons qui n'ont pas trouvé preneur à l'époque s'arrachent pour des sommes de plus en plus folles...


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La chose est rarement évoquée dès lors qu'il s'agit de printemps en parfum, mais ces charmantes senteurs fleuries ne sont qu'un versant du paysage olfactif vernal. Quand on grandit à la campagne, impossible d'échapper à de plus... prosaïques réalités.



L'printemps on dit qu'ça sent la rose
Le lilas et puis le jasmin
Pour moi l'printemps ça sent aut'chose
Puisqu'on sort la tonne à purin.


Faut-il vraiment passer en revue des parfums qui évoqueraient cet aspect-là du printemps?

Pour les amateurs, quelques gouttes de Jicky de Guerlain devraient du moins vous en donner un lointain écho: pour reprendre l'heureuse expression relayée par Grain de Musc, c'est "comme si un chat avait chié dans une touffe de lavande". Un autre ancien Guerlain s'est lui aussi taillé une jolie réputation: composée par Jacques Guerlain en 1904, la Voilette de Madame dépose paraît-il son bouquet de narcisses, ylang, violettes et iris sur un lit de... merde. Je n'en ai malheureusement plus une goutte sous la main pour me rafraîchir la mémoire, mais la critique de Legerdenez est suffisamment éloquente ("Imaginez ma surprise quand je me suis retrouvée (...) entourée d'un capiteux et incontestable arôme de MERDE.").
D'aucuns trouvent par ailleurs que le bois d'oud peut présenter une facette résolument fécale, surtout dans les vrais ouds arabes, mais notamment aussi dans l'exclusif Oud 27 du Labo.


Si vous préférez rester plus sagement à l'écart de la fosse à lisier, mais que vous ne seriez malgré tout pas contre un petit fumet d'étable, tout autant de saison, les classiques du genre s'imposent: l'incomparable Muscs Koublaï Khan de Serge Lutens, avec ses relents de ménagerie, L'Air de Rien de Miller Harris, épiderme, musc et pointe de vanille, ou en plus calme le macho-man Kouros d'Yves Saint Laurent. J'y ajouterais peut-être la version d'origine de Visa de Robert Piguet, qui s'habille de fourrure, mais surtout un autre grand disparu: le bien nommé Bouquet de Faunes, création de Jacques Guerlain qui celait dans son splendide flacon-urne signé Lalique des notes outrageusement animales, toutes de muscs et de fourrure. Nous y reviendrons.


En attendant, je vous laisse découvrir d'autres visions parfumées du printemps (en anglais) chez les participantes au présent projet commun:

Katie Puckrik Smells
Notes from the Ledge
Olfactarama
Perfume in Progress
Perfume Shrine
Roxana Illuminated Perfume
Savvy Thinker
Scent Hive
Smelly Blog
The Non Blonde


Thank you again ladies, it has been a pleasure and an honor!


Images: en-tête par Helg; narcisses et jonquilles (Fotosearch); Diorissimo de Christian Dior, edt actuelle (Christian Dior); Vacances de Patou, réédition edt de 1984 (album de Margo sur Aromania.ru); cheval et sa...production (Poney Info); Voilette de Madame de Guerlain dans son flacon escargot (Esprit de Parfum); urne Lalique pour Bouquet de Faunes de Guerlain (via eBay).

Pour l'intégralité du savoureux Isabelle, v'là le printemps de Ricet Barrier: vidéo sur Youtube.

7 commentaires:

ScentScelf a dit…

Sorry...in English...

More "prosaic possibilities" in the country...ha ha! But those, both animalic and earthy, are essential to my spring. Perhaps this is why I love a scent like Fleur de Narcisse, which includes a hint of that. "Un peu de merde," indeed!

Six' a dit…

ScentScelf,

English is perfectly fine! :)

Fleur de Narcisse indeed has that Eau de Barnyard vibe that makes it quite interesting. And I too do like me some barnyard.
But maybe that's why FdN isn't doing so well? (or maybe, come to think of it, it has quite possibly something to do with the outrageous price... ;))

Thank you for dropping by!

Anonyme a dit…

Le narcisse semble mettre tout le monde d'accord puisque pour moi l'eau de toilette du printemps par excellence se nomme Le temps d'une fête chez Nicolaï. Départ vert presque herbacé, accord floral montant de narcisse puis promenade dans les sous-bois à cheval avec des notes animalisées et foin coupé. Une merveille!
rebieFR

Rose a dit…

Sorry this is en anglais! I can't believe I haven't included Diorissimo in my list when it is the very definition of spring to me- or a very early summer day- it goes to show that I only think of what I have been wearing lately.

Your blog is lovely- I love the art deco look of it and thanks for the translation!

Six' a dit…

Rebie,

Merci de la suggestion! Il a l'air effectivement irrésistible, et il a été cité au moins une fois sur les autres listes.... je le mets sur ma liste de parfums à tester absolument!

Six' a dit…

Rose,

English is fine! :)

I think Diorissimo is so obvious a choice that it's actually easy to overlook it! It is wonderfully Spring-y, though, is it?

And thank you so much for your kind comment :)

Katie Puckrik a dit…

Another "hoorah!" for Diorissimo. And the inclusion of springtime cowpat perfumes is the funniest touch. And appropriate.